Bapteme de Jade von Dumb de Sparte

Héloïse se languissait de pouvoir revoir tous les membres de sa famille, même si c’était en aparté et qu’elle ne jouissait pas de la pleine possession de l’événement. Assise devant un grand miroir qui, soutenu par une table dorée retenait tout entière les ustensiles de maquillages que certains auraient pu nommer de torture, la jeune fille s’entreprit à coiffer sa lourde tignasse de cheveux blond doré. Glissant ses doigts fins et parfumés derrière ses oreilles pour tenter de dégager les mèches rebelles qui restaient en fraction sur sa nuque, Héloïse réfléchissait à la meilleure coiffure. Sans doute que, par habitude et par soucis de facilité, elle les laisserait lâchés et vagabonder dans son dos. Une fois la décision prise, elle soupira d’aise et se leva avec hâte pour se diriger vers la grande fenêtre. Le printemps arrivait, de plus en plus on sentait les effluves d’air tièdes et les paysans commençaient à remettre leurs charrues et serfs en fraction dans les champs. Bientôt, on verrait les servantes étendre les draps sur les prés pour les faire sécher au soleil. Bientôt, ça sera à nouveau les balades à cheval ou à pieds à travers les larges domaines de son père. Il lui tardait de laisser dans son armoire les robes sombres et lourdes rembourrées de fourrures à l’intérieur, à l’extérieur et en rien échancrées. La jeune fille posa sa main sur le rebord de la fenêtre et soupira. Oui il lui tardait vraiment que la chaleur fasse son entrée.

L’on frappa à sa porte. Héloïse se retourna une dernière fois devant son miroir pour parfaire sa robe et se sourit. Le bleu qu’elle portait se liait avec le bleu sombre de ses yeux et même la fourrure blanche qui rembourrait sa robe et se mêlait à ses cheveux de manière sauvage et rendait le tout gracieux. Empoignant son mantel d’une main elle s’enfuit par la lourde porte de sa chambre et rejoignit sa mère pour le chemin vers la chapelle. Chemin qui se fit en silence ponctué par quelques sourires posés. Mais Héloïse préférait se réfugier dans ses pensées et regarder défiler ces paysages qu’elle ne reconnaissait plus tant l’hiver les avaient malmenés. Arrivées sur place, sa mère entra directement dans la chapelle.

Héloïse descendit avec légèreté du carrosse et marcha deux trois pas à l’opposé de la chapelle. Il n’était pas encore l’heure et elle n’avait aucune envie de faire les présentations et d’entendre toutes les énumérations de titres et devoir les subir durant tout le temps des bonjours. Ce protocole l'ennuyait malgré qu'elle savait son père très attaché à ce genre de cérémonies. Mais tant qu'il n'était point présent... S’agenouillant devant un parterre où quelques jonquilles commençaient leur ascensions ; Héloïse en cueillit une qui lui semblait presque à terme de sa naissance et fini de l’ouvrir pour la glisser à même son corset. Un soupire, un coup de vent qui fit onduler ses cheveux et les cloches sonnèrent. En silence, la jeune fille se glissa dans la chapelle lors que Jade, sa… cousine éloignée on va dire, récitait le credo. Jugeant un banc non loin de l’entrée et échappant aux courants d’air, Héloïse s’assit et replongea dans ses pensées n’écoutant qu’à moitié ce qu’il se disait ci bas. Finalement, elle n'eût tantôt fait de ne voir encore personne de sa famille...

La grande blonde, souriante, en écoutant le jeune von Frayner l'appeler "votre grasce"...la confusion lui laissa échaper un léger rire discret. Rares sont ceux qu'ils l'ont déjà appelée "vostre grasce", elle entend bien plus souvent "vostre grandeur" lorsque l'on s'adresse à elle.

Elle pensa un moment reprendre le jeune homme pour marquer la confusion mais finalement, elle préféra ne point le faire. Peut-être se serait-il senti embarrasé.

La première impression fut la bonne. Ce jeune homme était aimable, de bonne éducation et parlait d'une mannière courtoise qui fit sourire l'auguste blonde lorsqu'il fit allusion à la beauté familiale. Les femmes de la famille possédait toute une certaine beauté que certains et certaines jalousaient.
La Riddermark était mariée à un Sparte et il ne fallait qu'observer ses jumelles pour voir que sa beauté fut transmise à ses filles...ses filles, dont l'une était proche et dont l'autre, s'amusait à parcourir le royaume de France.

Elle laissa le jeune homme se présenter à son beau-frère pendant qu'elle chercha du regard sa petite famille...Ne voyant arriver ni son mari, ni sa fille, Erine alla prendre place.

Elle observa le début de la cérémonie et récita le crédo dans sa tête lorsqu'elle se retourna pour chercher du regard son enfant. Elle la vit, entrer discrètement et prendre place sur l'un des bancs à l'arrière de la Chapelle.

Ts ts, elle t'a dit de faire ton allégeance, Jade, pas de réciter le crédo, pensa le Vicaire archidiocésain de Besançon, regardant soudain les voutes croisées de la nef. Heureusement qu'il y avait pensé, il s'en doutait un peu, tout le monde se faisait avoir à ce moment donné. Le prêtre fouilla dans son tabard pour trouver sa poche intérieur où il était glissé. Mais où est-ce qu'il avait bien pu passé ? L'avait-il perdu en route. Pons d'Agoult était certes au premier rang, mais bien excentré pour le lui glisser discrètement. Il avait gesticulé un peu pour le récupérer, mais désormais en était-il en sa possession. Le Provençal interpela son voisin d'un coup de coude pour lui donner le vélin, et lui faire comprendre de le transmettre aussi à son voisin jusqu'à ce qu'il atteigne la jeune baptisée.

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La future baptisée venait de réciter le credo avec assurance, l'ayant tant et tant mémorisé qu'elle s'était lancée d'une seule traite en prenant à peine son souffle, prête bien que préoccupée par la suite. La porte s'ouvrit pour laisser passer une très jeune fille blonde et Jade reconnut une de ses cousines, elle n'aurait su dire de laquelle des jumelles il s'agissait, voilà trop longtemps qu'elle ne les avait vues pour les différencier, se demandant même si elle y arriverait.

Un vélin arriva à sa main, étonnée, elle se demanda pourquoi on lui tendait ceci, se disant que cela devrait sûrement être fort important et lut discrètement. Le serment d'allégeance ! Jade camoufla son trouble habilement, intérieurement confuse de son oubli, elle espérait ne pas rougir. Sa cousine avait pourtant bien dit de prêter serment ET réciter le credo. La future immersion l'ayant beaucoup trop distraite, mais était-ce uniquement dû à cela ?, la jeune fille s'en voulait d'avoir omis de prononcer son serment, se demandant comment elle pouvait rattraper cela pour s'en sortir dignement et opta finalement pour la franchise.

Mais il semble bien que la hantise de cette eau froide me fait oublier mes devoirs ! Ma foi, on me rappelle à l'ordre ! Remercions donc cette personne anonyme qui me fournit ce précieux document !

Toujours le document entre ses doigts fins, elle le leva pour lire à voix haute

Je reconnais en Dieu le moteur du monde, la pensée suprême et la cause efficiente et finale du monde.
Je reconnais l'Église Aristotélicienne comme mon guide dans la connaissance de Dieu, et je jure de lui rester fidèle ainsi qu'à son autorité, seule représentante sur terre de l'Être divin.
J'accepte tout cela de ma propre volonté pour le salut de mon âme en vue de ma résurrection près de Dieu dans la contemplation éternelle de Sa Beauté.
Je désire que mon nom apparaisse comme baptisé et serviteur de Dieu tout puissant.

Et moi qui croyais gagner ainsi un peu de temps avant d'entrer dans le baptistère... mais non ! Voilà mon omission corrigée !

Un léger sourire apparut sur son visage délicat, la suite n'allait pas tarder désormais.

Elfriede écouta sa cousine dire d'abord le credo puis le serment et sourit. Elle récita dans sa tête en même temps qu'elle.

Jade, approche toi et descend ces quelques marches. Tu seras baptisés par immersion, rite de purification de tes fautes passées.

Elfriede entra dans le baptistère suivi par sa cousine. Par change, l'eau etait pas aussi froide qu'en pleine hiver.

Elle prononce la formule consacrant le baptisé :

Je te baptise au nom de l’Eglise Aristotélicienne et au nom du Très Haut, pour l’amitié de tous les Saints et pour l’amour du Père de l’humanité.

Elle tient Jade et l’aide à s'allonger dans l'eau, jusqu'à immersion complète, en basculant en arrière, et à se relever.
Les superbes habits de Jade dégoulinent d'eau mais celle-ci semble ravie ...

Jade, te voici baptisé et membre de la communauté aristotélicienne.

Puis se tournant vers le parrain et la marraine, elle ajouta:

Leif, Katarina, veuillez remettre la médaille à votre filleule.

Citation :: Jade, approche toi et descend ces quelques marches. Tu seras baptisés par immersion, rite de purification de tes fautes passées.

La jeune fille soupira, elle redoutait ce moment depuis qu'elle avait posé les pieds hors de lit, c'était plutôt la froideur de l'eau en elle-même qu'elle craignait et se retrouver avec des vêtements trempés n'étaient en rien une situation considérée comme confortable. Elle fit quelques pas hésitants en direction du baptistère suivant la chapelaine puis secoua ses boucles rousses, Jade n'allait tout de même pas se laisser arrêter pour si peu de choses et entra dans le baptistère la tête haute, le regard assuré et la démarche fière. Dans les chaos de ses pensées qui s'entrechoquaient, elle s'imaginait glisser en descendant les marches en se retrouvant assise en position fort délicate, l'image la fit sourire et contribua amplement à la détendre.

L'eau n'étant point aussi froide qu'elle le craignait et la future baptisée s'allongea avec l'aide de sa cousine jusqu'à être complètement immergée pendant que celle-ci proclamait

Citation :: Je te baptise au nom de l’Eglise Aristotélicienne et au nom du Très Haut, pour l’amitié de tous les Saints et pour l’amour du Père de l’humanité.

La jeune rousse se releva, un sourire aux lèvres, se félicitant d'avoir été fort prévoyante en portant le surcot de soie bleu clair, qui permettait une certaine décence plutôt que de n'avoir porté que le bliaut de soie blanche, se disant qu'elle en avait peut-être désappointés certains ainsi par le fait même. Elle frissonna légèrement et frotta ses bras pour tenter de se réchauffer

Citation :: Jade, te voici baptisé et membre de la communauté aristotélicienne.

Le sourire de la jeune fille irradia son visage, la joie qu'elle éprouvait en cet instant était évident pour tous. Ses yeux bleus se posèrent sur toutes les personnes présentes et vers ses parents, elle espérait deux choses d'eux ; sa médaille et de quoi se couvrir !

Gallena avait prit place dans les premières rangées au près de son mari pour bien voir le déroulement du baptême de Jade. Elle s'était vite liée d'amitié avec sa cousine et ne voulait rien manqué de la cérémonie. La petite erreur de Jade fit sourire la petite Sparte, ce n'était pas si facile de savoir lequel réciter, à quel moment mais un gentilhomme vint aider la jeune femme et ainsi la cérémonie pouvait continuer.

C'était l'heure de l'immersion, Gallena espèrait en son fort intérieur que l'eau ne soit pas aussi glacé à son propre baptême.Tant d'événements c'était produit. De bons souvenirs lui remonta à l'esprit, elle repensa inévitablement à son mariage, sans oublier son bidon tout rond aujourd'hui. Sa main alla se glisser entre celle de son tendre et la jeune femme le regarda amoureusement, sourire aux lèvres lui envoyant un clin d'oeil complice avant de retourner son regard sur sa cousine. La cérémonie qui tirait bientôt à sa fin.

Toujours concentré par le débat passionnant avec le père Pons, le Comte vit sa fille adoptive lui faire un signe de tête, sans doute pour lui présenter le jeune homme médiocrement vêtu mais il n'était pas question d'interrompre sa discussion pour si peu et se replongea dans sa conversation.

Citation :: Nous sommes Flavien von Frayner von Strass, seigneur de Lignéville et fils de leurs grasces Mun et Elou von Frayner von Strass, duc et duchesse Vittel. Nous somme honorés de faire votre connaissance.

Le Comte de Sochaux fut surpris de se faire ainsi interpeller et trouva le ton pompeux voir même prétentieux. Jaugeant l'homme de la tête au pied, la réponse ne tarda pas mais ce fit brève, les cloches sonnaient, le baptême allait débuter.

Heureux de vous rencontrer, bien que je n'ai pas été informé de votre venue. Nous reparlerons de votre présence ici plus tard.

Le Comte donna le bras à son épouse et se dirigea dans le premier banc pour suivre la cérémonie, en tant que parrain et Aristotélicien convaincu, le baptême de sa fille adoptive représentait un moment important. Il écouta fièrement la future baptisée citer les raisons qui justifiaient son choix, puis se leva en compagnie de son épouse pour rejoindre sa filleule auprès du baptistère. Celle-ci récitait son serment et son credo, que le Comte répétait silencieusement en même temps. La chapelaine était à l'étape de l'immersion et Jade se releva, après sa baignade forcée dans le baptistère, en nouvelle fidèle Aristotélicienne, dûment baptisée.

Citation :: Leif, Katarina, veuillez remettre la médaille à votre filleule.

Le Comte sortit d'une pochette de soie, la médaille qu'il conservait précieusement et la tendit à son épouse, jugeant qu'elle aimerait sûrement la remettre elle-même à sa fille, il la laissa lui passer la médaille au cou, puis s'approcha à son tour et déposa un baiser sur le front de sa fille adoptive.

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Jade, je suis fier de vous accueillir au sein de la communauté Aristotélicienne et en tant que parrain, je vous assure de mon appui et de mes conseils.

Voyant que celle-ci frissonnait, le Comte qui avait fait prévoir des linges par ses gens, en tendit un à la chapelaine et un autre à la nouvelle baptisée.

Jade reçut sa médaille des mains de sa mère avec un sourire, finalement baptisée ! Cela ouvrait la porte à beaucoup d'autres perspectives ! Écoutant avec respect les mots que son père adoptif et parain lui disait en l'embrassant sur le front. La jeune fille s'était rapidement bien entendu avec celui-ci, bien que désormais obligée de partager l'attention de sa mère avec une autre personne, elle s'était accomodée de ce nouveau fait de bonne grâce. Le Comte de Sochaux avait au moins le mérite de la laisser assez libre et maître de ses choix, n'intervenant qu'à peine dans son éducation, laissant à Jade un cadre assez large pour évoluer, ce dont elle lui était reconnaissante car après avoir passé toutes ses années avec sa mère, se retrouver avec un père en si peu de temps, avait quelque peu déstabilisée la damoiselle. Elle prit le linge avec joie, tentant de sécher au mieux et de couvrir ses vêtements qui lui collaient au corps, pendant que sa cousine Elfriede faisait de même avant de conclure le baptême. Elle glissa à l'oreille de celle-ci

Finalement... l'eau n'était pas si froide ! Heureusement ! Mais c'est drôlement désagréable d'être ainsi mouillée !

Elle eut un léger frisson, resserrant le linge sur ses épaules et secouant ses boucles rousses qui s'échappaient désormais de sa coiffure après la baignade forcée.

Elfriede sorti du batipstère et se couvrit d'un chale qu'elle avait prévu pour une fois ... Elle regarda sa petite cousine en souriant.

Il ne lui restait plus qu'une chose à faire. Elle s'approcha du registre des baptemes et nota de sa plus belle plume.

Jade Von Dumd de Sparte, baptisée le 20 Mars1458, en la Chapelle Saint Sylphaël par la Chapelaine Elfriede de Sparte, Katarina étant sa marraine, Leif son parrain.